samedi 14 mai 2011

Reverie d'hiver urbain

J’irais bien dans les rues de Harlem, dans ses faubourgs de briques aux larges rues, déambuler sur des trottoirs de boites à journaux colorées, où l’odeur des restos fume sous les portes vitrées. Devanture en patchwork, néons et calligraphie tape à l’œil, cuisine à la louche, cuistot du dimanche, parce qu’il faut bien manger.

Un ciel affaissé pèse sur la ville engourdie.

Que reste-il de ces journées froides de janvier 2007, où moins dix degrés jetait son voile glacé sur les choses et les gens, sur un décor en lent mouvement ? Sans doute les mêmes silhouettes emmitouflées, le nez sur le goudron, le regard humide et des bruits urbains partout à côté. Les squelettes de la nature sourient en cape, prisonniers compatissants des affres urbaines des citadins de Harlem.

Et moi, en ce mardi 18 janvier 2011, je rêve d’eux, je rêve d’un gris exotique où Hausmann aurait découvert la brique, où le nombre 93 n’affublerait pas des Twingo, où les carrefours n’auraient pas la forme de O. Je voudrais des regards agars qu’ils me dévisagent en anglais et qu’au lieu de sacré cœur, au loin, s’élèvent des pointes mythiques coiffées de singes fantasmatiques.

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