vendredi 20 mai 2011

Jaune et gris

Le boulot, c’est jaune et gris. Jaune comme les ampoules des luminaires, les classeurs alignés, le mobilier toc de bureaux plein de trucs. Gris, les revêtements des sols, des murs, des plafonds, le soir, en reflet des cieux tristes de Paris. Parfois le gris est bleuté, parfois le jaune est maronnasse, jamais ces couleurs ne se marient. C’est comme ça quand on standardise à l’infini, quand l’ergonomie règne. Un espace chaleureux est un espace bancal.

Et nous rentrons le soir, l’âme jaune et grise, l’âme ergonomisée.

Comment lutter ? Je voudrais que mes journées soient faites de quêtes spatiales, intellectuelles, sociales, créatives et qu’à la fin, mon âme en sorte colorées de bric et de brocs, assemblés selon les règles instables du mouvement bancal.

Mais mon horizon temporel respire désormais. Loin des jaunes gris, loin des gris jaunes, je rêve du soleil de l’été sur mon visage, au vent des routes cyclables, le long de voies liquides. Vers des jardins Hespérides où des fruits abondant brillent rouges et oranges.

2 commentaires:

  1. Il faut vivre comme on pense, sinon tôt ou tard, on finit par penser comme on a vécu.

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  2. Jolie synthèse. Mais qui es tu Anonyme ?

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