vendredi 26 août 2011

100km pour un hotdog

Ça a du bon le vélo sur les petites routes champêtre de l'été du Washington. C'est ça le truc avec le vélo, vous n'êtes pas spectateur, vous êtes dans le paysage. Toutes les odeurs vous parviennent, tous les sons vous sont clairs, tout votre corps est en interaction avec les éléments et le milieux. En plus vous devenez expert de l'anatomie des animaux locaux dont les voitures ont pris soin de vous exposer quelque spécimen sur votre piste à vous - l'opossum semble mieux résister aux chocs que le blaireau...

Et puis ce pays est incroyable. Imaginez vous pédaler tranquillement le mollet un peu lourd en Normandie, son bocage, ses vaches etc. et d' un seul coup sans prévenir au détour d'un chemin. Bam ! Le Mont Blanc. Bon, j'exagère un peu mais c'est l'impression que ça m'a fait le mont St Hélène comme ça au beau milieu des près, tout enneigé (à 50 bornes quand même).

On m'a dit du Nord-Ouest des États-Unis qu'il n'y avait que deux saisons, l'hiver et juillet. Cette année j'ai de la chance c'est août.

Mais il y a tout de même des limites au delà desquelles vous vous fermez au paysage. Votre roue avant devient votre point de mire, le bitume votre horizon, le cliquetis des vitesses a remplacé le gazouillis des oiseaux. 100 km constituent ce genre de limite. Après coup et malgré une certaine fierté, j'ai des doutes sur l'intérêt de la chose outre la nécessite ou la quête de performance. A vrai dire, c'est une distance assez commune chez les cyclistes que j'ai pu croisés. Emmet m'a raconté avoir rencontré une nana, tri-athlète à ses heures perdues qui faisaient des étapes de 180km. J'ai comme un doute sur la santé mentale de certains, mais je ne voudrai pas paraître obtus ! Bref, 87km mardi, 100km aujourd'hui. Ça, c'est fait. Retour de bâton aujourd'hui, je n'ai pas réussi à faire plus de 45... Plus rien dans les guiboles.

J'ai aussi fait deux rencontres toutes les deux bienveillantes dans leur genre. Lorsqu'hier je suis arrivé à Elma avec 102 km au compteur, j'ai comme eu une envie de me récompenser et suis donc allé au motel du coin, un peu vieillot dans son genre, tenu par une femme originaire des Samoa. Avec mon t-shirt portant la marque de mon visage façon Forest Gump et mes mèches de cheveux collées à la sueur séchée de mon front, j'ai du lui faire de la peine, elle m'a fait une réduc' et m'a offert de me faire griller un hotdog, auquel elle a ajouté deux oranges et deux yaourts. Je crois qu'elle se sentait un peu seule. Elle avait perdu son mari en septembre, voulait vendre pour rejoindre sa fille de l'autre côté en Virginie.

Patty le midi au resto-bar de Centralia, j'ai pas trop cherché la conversation. Blonde, la cinquantaine maquillée et le mini-short en jean, elle m'a d'abord demandé, en roulant des yeux, de dire "please" au serveur à qui je demandais de remplir mes bidons, pour conclure en me paluchant l'épaule 
- Good boy... What's your name ? 
- Euuh, Fabien. 
- Aaaaaah... Fabio ! 
- Non just Fabien. It's french. 
- Well look at you ! I bet it's french ! I don't know how to speak french... But I know how to kiss in french gloussa t- elle !!! 
- Well well. Nice talking to you Patty, I got to go now !

5 commentaires:

  1. Hey dis-donc Patty, vas-y mollo ! Un uppercut américain ça fait bien mal aussi !

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  2. Ah c'est dur d'être beau gosse!

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  3. Bon j'en vois qui font des commentaires par derrière comme quoi il y aurait des fautes d'orthographe... pffff ! Si j'étais de mauvaise fois, je dirais que c'est la faute du clavier... Bon, d'accord je n'y met pas toute mon attention non plus ! Désole...Toilettage prévu en rentrant !!!

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  4. bof apréstout se ki conte ces la fonetic!!!! mais une petite remise en forme s'imposera quand même!!!! ravie du coup de fil d'hier ça fait du bien de t'entendre vas y molo sur le véloc'est pas rigolo d'avoir bobo!!! enjoy

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