lundi 22 août 2011

Citadin de Portland

Retour à la Ville

J'ai repris durant quelque jours ma vie citadine. Ce que je suis au fond, un citadin.

J'ai terminé mercredi soir la première étape cycliste : 564 km et une dernière journée exténuante, face au vent, toujours, mais avec philosophie donc... Sans doute parce que c'était le dernier jour aussi !

Depuis, je me délecte de la vie portlandaise, en essayant de ne pas trop enfiler les baskets du touriste. Ça tombe bien, il n'y en a pas trop ici. Et Portland a à offrir quantité de petites choses du quotidien citadin. Une bonne solution est aussi de ne pas prendre son appareil photo avec soit.

J'ai donc vendredi laissé mon vélo de côté. Logé dans une auberge de jeunesse proche du centre-ville, j'ai retrouvé l'usage de mes pieds.

On m'a dit de la ville qu'elle était la plus grande des petites villes américaines, on m'a aussi dit que cette ville était un secret... La population y est jeune. Les rues sont calmes, peu de voitures, une large place laissée aux vélos, le tramway gratuit en centre ville, des dizaines de bars, pubs, resto en tout genre, une vie culturelle intense... Que demande le peuple ?

Sur les murs d'un vieux bâtiment de Burnside Avenue, l'artère qui coupe la ville en deux, est écrit en vieilles lettres industrielles d'entrepôts : "Keep Portland Weird". De l'autre côté de la rue, une queue de 25 m devant Voodoo Doughnut, LA référence locale en matière de doughnut (ces petites brioches rondes avec un trou au milieu, assez sucrées et grasses dans leur genre, un délice !). Devanture rose, briques recouvertes de paillettes, des dizaines de doughnuts multicolores au choix...


Juste derrière, tous les samedi se tient le Saturday Market sous l'un des nombreux ponts qui traversent la Willamette River. Artisans du coin, babioles en tout genres, fripes, le tout au milieu de stands de bouffe plus ou moins appétissant selon la teneur en graisse des odeurs qui en émanent... Des types qui jouent sur des xylophones, un gars qui tape sur des poubelles, un prêcheur que personne n'écoute, et le soleil, les gens...




Bouquin, musique, cinéma

En approchant de downtown, vous ne pouvez pas passer à côté de Powell Book Store, autoproclamé plus grande librairie indépendante du monde... A faire passer la Fnca pour une supérette. Des kilomètres de rayons, des salles entières réservées à chaque genre. Ils vous distribuent une carte  à l'entrée. J'y passe plus de deux heures, en mode geek, entre les bouquins de science fiction et les BD...

A quelques blocs, Jackpot record.. Une autre heure passée à écouter de la musique. Sur la route qui m'emmène vers le sud de la ville j'apprends que ce soir a lieu la dernière séance du cinéma en plein air organisée au Pioneer Courthouse Square.  Ce sera Stand By Me, un film des années 80, sur l'histoire de quatre gamins en ballade dans l'Oregon rural.

Un après midi errant...

La ville s'étend en bonne partie de l'autre côté de la Willamette River, j'y suis allé faire un tour samedi, sous la chaleur intense du soleil d'août.

Le paysage prend des allures de zones industrielles avec entrepôts reconvertis en cafés, broquantes, assez branchés, mais pour l'heure désert... Les contre-allées de Hawthorn boulevard offrent un cadre résidentiel digne des séries télés, avec chemin parcouru de grands arbres, belles maisons en bois avec pelouse, mégère et son chien qui me fait savoir que je n'ai pas être assis là contre un arbre à dessiner. Alors j'ai bougé, je m'en suis allé ...

Vers un parc urbain quelques rues plus loin. Discret dans ce cadre très propret et paisible, il accueille terrains de sport en tout genre, anniversaires en plein air, siestes à l'ombre des peupliers... Moi, je lorgne sur le terrain de basket, où un type torse nu, large short, t-shirt noué sur la tête façon gangsta, fait des paniers... Dennis a 29 ans, au chômage, après quelques galères. De mère indieno-mexicaine, et de père ecosso-afroamericain, il aime bien Portland. La vie n'y est pas chère, tranquille. On fait des paniers ensemble. On discute. Il n'a jamais voyagé. Il aimerait aller sur la terre de ses ancêtres en Écosse. Me demande s'il y a du racisme en Europe, me parle des Trailblazers, l'équipe de Basket de la ville, s'interroge sur le fait que beaucoup de gens de sa génération ont des parents divorcés ...

Il est 18h, j'ai soif, je m'arrête dans le premier bar venu, commande une bière, lit le Willamette River, un hebdomadaire gratuit sur la vie culturelle locale, assez piquant et cynique dans son genre. A 9h, au Living room theatre sur NW 10th St, ils jouent Freight Night, un film plutôt comique et prenant sur un Vampire... Le genre en général me laisse perplexe mais là je me marre bien ! Je suis assis au fond de la petite salle, dans un fauteuil de salon, j'ai une table basse devant moi. J'ai commandé une pizza au bar à l'entrée, on me l'apporte dans la salle. Deux types se sont pris une bouteille de vin et deux grands verres.

Aujourd'hui, je suis aller au jardin des roses, sur les hauteurs de la ville, qui mènent au plus grand parc urbain américain, avec ses 120 km de pistes en tout genre. J'ai dessiné des roses.

Et dire que demain, je reprends le bus pour  Astoria sur la côte. Et mon vélo aussi. Direction Seattle, samedi prochain. Pour une nouvelle bouffée d'air urbain ! Ouf, ça fait du bien !


9 commentaires:

  1. Super compte rendu de tes journées citadines à Portland. Ca donne envie!
    Il ne faut pas que le vélo soit une corvée, tu peux revoir ton programme en fonction des villes à visiter. Vancouver est également très sympa.

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  2. Hello ! Je vois que tu ne perds pas la main au dessin, on attend ton retour pour que tu nous motives !
    Pendant ce temps, je continue de lire tes aventures, et ça me donne bien envie de voyager... mais en voiture !

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  3. Lâcher l'appareil photo est vraiment une bonne solution pour dessiner ! En ce qui concerne le vélo , de bonnes sensations aujourd'hui en fait avec retour a la vie rurale ! Merci pour les commentaires en tout cas
    And keep it lively !

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  4. Alors Fabien, ça a l'air cool ton séjour. ici à Bobigny on pense à toi!!!
    Stephane

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  5. cette petite étape semble avoir été bien salutaire! je retrouve le boulimique des librairies et autres occupations prisées! en tout cas ça donne envie d'aller a Portland et chapeau bas pour ce cavalier seul champion!!! quel plaisir de retrouver ton trait de crayon . take care

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  6. Aaaah bobigny ! Figure toi stéphane que j'ai récu ce matin un coup de fil qui t'étais destine !! C'était Véronique... J'ai pas décroche il était 6h30 mais au beau milieu de nul part, état de washington, je me suis retrouver propulse il y a qq semaine en arrière ! Garage départemental dans les dossiers du beg ?!? Waou ça m'a fait un choc ! La bise a tout le monde la ba !

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  7. Ben oui quoi ! j'avais enregistré ce n° avec un point d'interrogation ! c'est sûr que ce ne sont pas les mêmes préoccupations ! à peine rentrés tu nous donnes envie de repartir aussi sec ! à quand la séance diapos avec commentaires uniques du grand baroudeur ? Super courageux de continuer le chemin en solo, mais c'est aussi le meilleur moyen de ne pas le rester !
    A +
    Véronique

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  8. En tout cas, j'ai bien fais de pas répondre car je ne t'aurais pas reconnu Véronique et je t'aurais dit faux numéro ! Sur le moment je n'ai pas du tout compris le message ! Il faudra en effet faire une prsentation ppt a la rentrée (enfin, la mienne ....)

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