vendredi 22 juillet 2011

66, poussière et solitude

Welcome in Stroud !


En Oklahoma nous avons trouvé la route 66. Ce n'est pas chose aisée. Il y a longtemps que cette vielle route n'est plus utilisée pour les grands déplacements. Créée à partir d'une multitude de segments de routes locales dans les années 20 pour relier Chicago à Los Angeles sur plus de 3000 km, elle est vite devenue obsolète dans les années 50 quand le gouvernement américain a décidé de passer à l'ère de l'autoroute. Des parties ont été modernisée, la plupart laissée de côtés, voire même ont disparu ...

Voici donc Stroud, toujours traversée par la route 66, en Oklahoma.
 

 Nous nous y sommes arrêté pour passer la nuit. Un endroit fascinant (enfin, d'après moi seulement). Des rues désertes, aucune vie apparente, de la chaleur... le Far West au 21e siècle !



Amerillo, ou la vie jaunâtre

A la sortie de l'Oklahoma pour le Texas, la paysage change, s'aplanit, jusqu'à ne plus percevoir l'horizon. L'herbe sèche s'étend sur des centaines de kilomètres à la ronde, le soleil cogne, il n'y pas d'eau. Puis parfois, soudain,  des milliers de pointillés  qui se meuvent sur l'étendue infinie, troupeaux de bovins, sans arbres ni refuges, condamnés à l'errance avant de rejoindre des parcs où ils seront gavés pour mieux nourrir les dévoreurs de viande. C'est fascinant et ça glace un peu aussi...


Amarillo se dessine au loin. L'air révèle la vie gastrique des vaches par millier. Les maisons des faubourgs d'Amarillo ressemblent à de grosses cabanes en bois, à des mobile-home, agglutinés là dans la broussaille.

Il est tard, le soleil se couche.

Le centre ville possède bien deux ou trois tours de 10 étages, mais il n'y a rien ni personne.  Amarillo Bvd qui reprend le trace de la route 66 enfile les fast foods, les motels, les garages... Il est temps d'aller trouver une tanière.

La chambre est grise, éclairée par un grand néon, sent le tabac froid. "Est-il possible de changer ?" D'accord nous dit la gestionnaire indienne - d'Inde - "mais je dois préparer le lit et nettoyer." Elle gueule sur son jeune fils. La chambre est rose, ne sent plus le tabac. La peinture du plafond craquelle, les plaintes des murs ont sauté par endroit, la chasse d'eau est rouillée. Sur le dessus de lit, des trous de cigarette. La porte ferme mal. Au dehors, une partie du motel est condamnée, certaines vitres sont fissurées, le bitume fait des bulles, tout part en ruine. Tant pis pour cette nuit. Vite, allons manger ! Ah, une enseigne familière... Et nous voila bien au frais au MacDo, d'Amarillo Bvd. Avant de vite passer la nuit et de partir de cet endroit qui nous a foutu le cafard.

Un café à Vega

Non, ces lieux ne sont pas sinistres ! Ayant quittés fissa Amarillo, nous faisons une autre pause sur la 66, à Vega pour tâcher de prendre un petit dej.


Un café, des muffins, un thé. Chez Andrew. Bien nous en a pris.

Nous passons 2 heures en compagnie de ce sympathique jeune homme, né ici. Rondouillard, barbe courte, lunettes et béret sur la tête, il a racheté récemment une bicoque pour y ouvrir un café. Il est tombé amoureux du café, de ses saveurs, de son art. Nous discutons des américains, de leur manque de finesse gustative. Il est d'accord ! Mais c'est en train de changer nous assure t-il ! Puis du travail qui emprisonne, du trop d'argent qui rend seul. Du trop peu qui aussi rend seul. Du Colorado où il veut aller vivre avec sa femme près des montagnes et des rivières, ouvrir le Café qui fera bien comprendre à tous qu'on ne boit que du "jus de pneu" chez Starbcuk...

Puis arrive Tina et ses deux fils, Logan, 9 ans et Wesley, 7 ans. Tina est enseignante à côté. C'est les grandes vacances. Elle vient souvent prendre un café chez Andrew. Elle habite Vega, 800 habitants, au milieu de l'herbe sèche et des vents chauds. Elle y est née, ses parents aussi. Son mari est fermier. Tout les matins, il se lève à 4 heures pour s'occuper du bétail, sur son cheval. Un cowboy quoi ! Elle nous emmène voir leurs chevaux. Logan et Wesley apprennent à monter, tous les jours, et s'entrainent pour le rodéo. Ils nous montrent. Au passage, ils malmènent quelques chèvres, dont la peur les fait tomber sur le champ. Ils les appellent des "Faiting Goats", des chèvres qui s'évanouissent. Nous passons bien une heure sous le soleil de midi, sans nous en rendre compte. Il fait bon.

 



Vega, 800 habitant, des bâtiments à l'abandon, de l'herbe sèche. Toute une vie derrière.

6 commentaires:

  1. ça nous rappelle des souvenirs de motel glauque dans des bleds paumés traversés par une 4 voies. on aime bien l'histoire de la famille a vega. bonne continuation

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  2. Et bah moi, jsuis loin, je lis, jme marre et jme dis qu'il va y avoir des tonnes de choses a se raconter, donc beaucoup de cafes et puis malheureusement ca va etre dans beaucoup de temps, meme si ca se rapproche a grands pas !!!!

    En tout cas, continuez a profiter et puis on se racontrera touuuuut !!!

    Petite fleur


    PS : jsuis arrivee a Bali le 23, et jy reste jusqu'au 9 aout ! et cest trop geniaaaal !

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  3. heureux de partager votre road trip qui a l'air génial!!que l'aventure continue...nous attendons de nouvelles histoires..
    des bisous

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  4. Ah, je suis allé a Bali. Quel endroit ! Par contre j'ai le souvenir qu'on se faisait un peu harcelé par les vendeurs a la sauvette. Les américains sont plus cool...

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  5. Quelle jolie histoire que celle de Vega. J'aime bien les rencontres comme ça, où on entrevoit une vie (des vies) derrière quelques mots échangés, à peine plus. C'est fou aussi de se dire qu'on est au 21e siècle, et que dans un pays réputé parmi les plus riches/civilisés (?) du monde occidental, il y a encore des gens qui naissent dans un bled de 800 âmes, y vivent, y font des enfants, et vont sans doute y mourir aussi.

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  6. (ah oui et sinon pour faciliter les commentaires, choisissez l'option "pop up")

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